En 1943, Nice, où vit la famille Klarsfled, passe sous contrôle allemand. Il est trop dangereux de tenter de quitter la ville alors Arno Klarsfeld aménage une cache derrière un double-fond dans un placard. « Il nous a dit : “Moi je suis fort, je survivrai, mais vous ne survivrez pas dans les camps où on vous enverra” », nous raconte Serge, son fils. Les Allemands investissent les lieux, accueillis par Arno. Il prétend que sa femme et ses enfants sont à la campagne. Durant quatre mois, Raïssa, la mère et les deux enfants, se cachent à Nice, avant de trouver refuge en Haute-Loire. En 1965, Serge se rend au Mémorial puis à Auschwitz pour retrouver des traces de son père. Arno avait été immatriculé du numéro 159683 et, dès son arrivée, avait assommé un kapo qui venait de le frapper. Envoyé dans un kommando minier de représailles, il meurt au mois d’août 1944, à l’infirmerie ou dans une chambre à gaz.