Shoah

  • Alexandre Doulut & Sandrine Labeau

HERTZ GOTFRYD – L’ESPOIR DE LA ZONE LIBRE

HERTZ GOTFRYD quitte la Pologne pour la France en 1930, à l’âge de 29 ans. Il s’installe à Paris et, lorsqu’éclate la guerre, est incorporé à Auxerre. Recensé comme Juif à Paris après l’Armistice, il passe clandestinement en zone libre à la toute fin de l’année 1941. Assigné à résidence par le préfet du Lot-et-Garonne, il intègre les effectifs de l’usine Lafarge en juillet 1942. Épargné par deux rafles en août 1942 et février 1943, il finit par être arrêté le 9 septembre 1943 et interné au camp de Noé en dépit des protestations de son employeur (voir page 50). Après un passage par Martigues, il est transféré à Drancy en avril 1944, où il reste un mois avant sa déportation par le convoi 73 vers les pays baltes où il est assassiné.

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  • François Heilbronn

75 568 NOMS DES JUIFS DÉPORTÉS DE FRANCE ET, PARMI EUX, Ernest Heilbronn

ERNEST HEILBRONN a eu quatre enfants. À l’été 1941, il quitte Paris pour Grenoble. Lorsque les Allemands envahissent la zone italienne, il trouve refuge dans la ville thermale d’Uriage où il sera arrêté par des SS dirigés par Alois Brunner, en compagnie de son épouse et bientôt rejoint par sa fille Marcelle. Tous trois furent déportés par le convoi 69 vers Auschwitz et assassinés dès leur arrivée.
Son arrière-petit-fils, François Heilbronn, est aujourd’hui vice-président du Mémorial de la Shoah à Paris. Il nous raconte l’histoire d’un banquier en retraite, d’un patriote dont trois enfants furent d’authentiques héros de la Première guerre mondiale et dont l’un fut tué au combat en 1940, d’un homme rattrapé par les SS d’Alois Brunner et assassiné dans les chambres à gaz de Birkenau.

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  • Serge Klarsfeld

Arno Klarsfeld – Chaque homme mérite une histoire

En 1943, Nice, où vit la famille Klarsfled, passe sous contrôle allemand. Il est trop dangereux de tenter de quitter la ville alors Arno Klarsfeld aménage une cache derrière un double-fond dans un placard. « Il nous a dit : “Moi je suis fort, je survivrai, mais vous ne survivrez pas dans les camps où on vous enverra” », nous raconte Serge, son fils. Les Allemands investissent les lieux, accueillis par Arno. Il prétend que sa femme et ses enfants sont à la campagne. Durant quatre mois, Raïssa, la mère et les deux enfants, se cachent à Nice, avant de trouver refuge en Haute-Loire. En 1965, Serge se rend au Mémorial puis à Auschwitz pour retrouver des traces de son père. Arno avait été immatriculé du numéro 159683 et, dès son arrivée, avait assommé un kapo qui venait de le frapper. Envoyé dans un kommando minier de représailles, il meurt au mois d’août 1944, à l’infirmerie ou dans une chambre à gaz.

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  • Katy Hazan

CHIL OSTROWIECKI ET LES HOMMES DU PREMIER CONVOI

CHIL OSTROWIECKI était un de ces Juifs polonais arrivé à Paris par idéal républicain. Arrêté en mai 1941 au cours de la rafle dite « du billet vert ». En fait de rafle, c’est la première arrestation massive de Juifs en France : le 14 mai 1941, 3 747 hommes juifs étrangers répondent à une convocation pour « examen de situation » et arrêtés puis déportés vers des camps du Loiret. Comme plusieurs centaines d’autres Juifs arrêtés à cette date, Chil Ostrowiecki parvient à s’échapper de Beaunela- Rollande mais est repris le 20 août 1941 lors d’un contrôle d’identité dans le métro parisien. Déporté vers Auschwitz par le premier convoi de la Déportation des Juifs de France, le 27 mars 1942, Chil Ostrowiecki et les autres déportés vont être affectés à la construction du camp de Birkenau dans des conditions effroyables. Il meurt au bout de quelques semaines.

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  • Brigitte Sion

Arlette Farhi – Et il y avait les judéo-espagnols

ARLETTE FARHI est arrêtée chez elle, avec ses parents Léon Yuda et Reyna en pleine nuit. Ils sont d’abord internés au camp de Mérignac en Gironde puis transférés à Drancy. De nationalité turque, le père écrit au consulat de Turquie à Paris. Le consulat turc tente, à plusieurs reprises d’obtenir leur libération, ainsi que celle d’autres citoyens turcs auprès de la préfecture de Gironde et des autorités allemandes. Ils sont déportés le 20 janvier 1944, en même temps que 240 autres Judéo-Espagnols, dont de nombreuses personnes de nationalité turque pour lesquelles le consulat était intervenu.

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