Dora Werzberg Amelan est née le 5 septembre 1920, à Strasbourg. Elle passe une grande partie de sa jeunesse à Anvers, où sa famille s’est installée. Sa mère meurt peu après l’entrée des Allemands en Belgique, le 10 mai 1940. Aînée de la fratrie, Dora prend alors en charge la famille et obtient auprès de la Kommandantur un permis de partir, afin de rejoindre la famille de son père, repliée à Limoges.
En 1941, elle est appelée par ses cousins, Flore et Georges Loinger, pour les aider dans la maison de la Guette, repliée à La Bourboule, et dont Flore est la nouvelle directrice. Au printemps 1942, Andrée Salomon qui travaille pour l’OSE, demande à Dora de la rejoindre dans le camp d’internement de Rivesaltes, comme assistante volontaire. Dora intègre la baraque de l’OSE et travaille aux côtés du Dr Malkin.
Au moment des grandes rafles de l’été 1942, Dora accompagne à Font-Romeu, dans les Pyrénées orientales, une centaine d’enfants qu’Andrée Salomon est parvenue à sortir de Rivesaltes. De septembre 1942 à septembre 1943, Dora retourne à Rivesaltes, puis s’engage comme assistante sociale volontaire dans le camp de Gurs, où elle est chargée d’assurer plusieurs passages en Suisse, depuis Annemasse et Chambéry.
Après la guerre, avec le soutien de l’OSE qui préparait l’aide au retour espéré des déportés, Dora entreprend des études d’infirmière puis d’assistante sociale. Elle est ensuite responsable du travail social au dispensaire de l’OSE, à Marseille. En 1948, elle s’occupe d’enfants d’Afrique du Nord, débarqués à Marseille avec leurs familles, et en août de cette même année, épouse Aaron Amelan. En 1949, le couple s’installe en Israël, à Haïfa, où Dora travaille dans les services de protection maternelle et infantile. En 1970, elle entame une nouvelle carrière de formatrice de personnel paramédical dans les pays en développement. Quelques années après la mort de son mari, en 1981, Dora choisit de rentrer en France, afin d’être auprès de ses deux fils, Roni et Bjorn, et s’engage un temps, en tant que bénévole, au service de soins palliatifs de l’HôtelDieu. De 1981 à 1986, elle travaille au ministère des Affaires étrangères, au département de la coopération internationale, dans le cadre de l’éducation nutritionnelle dans les pays africains anglophones et francophones.
En 2016, cette femme d’action qui ne désarme pas, a été décorée de la médaille de la Légion d’Honneur, et a choisi pour parrain le Président de l’OSE.
Un article de la Fondation OSE,
Mémoire Enfance Solidarité