Atelier créatif avec Delphine Horvilleur et Élie Papiernik
L’homme et la terre. Pour cet atelier, deux spécialistes de l’identité visuelle et un rabbin ont voulu penser un logo qui symboliserait l’engagement juif, depuis les premiers temps et les premiers textes, pour un développement durable ; engagement qui transparaît à travers les différents articles de ce numéro. Comment montrer le lien irréfragable entre la terre et l’homme ? Comment montrer l’essence éco-friendly du judaïsme ?
L’homme. Ce symbole qui figure l’homme est connu dans de nombreuses cultures. Si on le retrouve notamment parmi des inscriptions sur les pyramides, il est surtout devenu le symbole des Kabyles, équivalent de la lettre Z dans leur alphabet et symbolisant « l’homme libre ».
Le candélabre. La menorah est le symbole le plus ancien et le plus répandu du judaïsme. il s’agit du chandelier d’or rituel à sept branches dont la construction est détaillée (et exigée) en Exode 25:31-40 pour servir au Temple. Ses extrémités y sont décrites comme sculptées en « boutons et fleurs » c’est-à-dire de forme végétale.
La terre partagée. Nous ne vivons pas seuls sur terre, c’est bien ce que nous enseigne ce numéro de Tenou’a. Nous partageons notre planète et ses ressources avec toute l’humanité et toutes les créatures animales et végétales. Dans l’alphabet hébreu ancien, dit protosinaïtique, on retrouve ce symbole comme lettre teth, qui signifie le refuge, la protection, la préservation. Sa première apparition dans la Torah écrit le mot tov, « bien », pendant le récit de la Création ; au soir du sixième jour, il est dit : « Dieu examina tout ce qu’il avait fait c’était éminemment bien ».
Dans ce logo, né de nos discussions, nous avons voulu intégrer ces symboles et ces valeurs. Une terre bien partagée est une terre protégée. Une terre protégée est une terre protectrice. Les prescriptions que donne la Torah puis nos Sages décrivent en fait un petit manuel du développement durable « à la juive », un judaïsme pérenne et créatif. Ces textes anciens nous font le récit que nous recherchons tant aujourd’hui : celui du protecteur protégé.