Karam Natour est un jeune artiste israélien formé à Bezalel qui travaille principalement avec la vidéo, d’où découlent ses dessins et installations artistiques.
Dans son travail artistique, Karam Natour explore la complexité de l’identité, ses caractéristiques, sa fluidité, comment elle est construite par la culture, les questions de genre et l’environnement politique et national. Se mettant en scène lui-même dans ses vidéos et ses dessins, Karam Natour joue avec l’humour, l’ironie et l’histoire de l’Art.
Son travail a été exposé notamment au Musée de Tel Aviv et au Musée d’Israël et il est représenté par la galerie Rosenfeld à Tel Aviv. Il a reçu plusieurs prix dont celui de la Fondation Rabinovich pour l’Art, du HaPais Council for the Culture and Arts ou du Festival du Court Métrage de Oberhausen (Allemagne).
Vous pouvez découvrir le travail de Karam Natour à l’adresse www.karamnatour.com
Vous travaillez à la fois avec la vidéo et le dessin. Comment le choix s’effectue-t-il ? Ces supports artistiques se complètent-ils mutuellement ?
Chaque support permet des modes de créations différents. Lorsque j’utilise la vidéo, je m’intéresse aux questions de socialisation: c’est un outil qui réagit aux façons dont la continuité culturelle et sociale est touchée. Lorsque je travaille le dessin, je suis plus sur les notions de croyance et de comment on provoque la croyance, d’ambiguïté, et des énergies qui transcendent le temps.
La nudité est très présente dans vos dessins, pourquoi ? Qu’est-ce qui peut s’exprimer ou être montré dans votre art à travers la nudité ?
Lorsque je pense nudité, je pense à la poésie et à l’art de [l’artiste britannique préromantique] William Blake. Il y a tant de liberté associée à la nudité. Dans mon travail, la nudité va bien au-delà de la simple absence de tissu sur le corps humain, elle cherche ce que c’est qu’être réellement nu face aux esprits et au divin: révéler l’essence intime du sujet, être « vrai », être nu.
L’humour est également très présent dans votre travail artistique, tout comme la figure récurrente du fou du roi. L’alliance de l’art et de l’humour n’est pourtant pas commune. Cela vous permet-il de porter un autre regard et de penser l’art différemment ?
L’humour est une des qualités humaines essentielles. La capacité de rire de soi ou des autres est absolument libératrice, elle est comme comprendre soudain ce qui se cache derrière le nombre d’or. Lorsque l’on rit (lorsque l’on rit vraiment), on libère nos pensées et sans doute aussi nos émotions refoulées. La blague, ce qui fait rire la personne, est un remède existentiel. Dans mon art, je travaille à rencontrer mes sujets de façon humoristique, c’est bon pour la santé !
Propos recueillis et traduits par ASD