Le terrorisme, qu’il frappe en France, en Afghanistan, en Russie ou en Israël, gagne toujours. On a beau crier qu’on est plus forts, plus unis, qu’on n’a pas peur, il modifie le monde, toujours en mal, et durablement. Le terroriste a un but : infléchir, en mal, nos vies ; créer du chaos, du conflit, de la méfiance, de l’injustice, des abus d’autorité, bref, nous entraîner dans son monde et, à chaque fois, il y parvient, où que ce soit. C’est précisément pour ça qu’il n’y a pas de bonne réponse au terrorisme. Ne rien faire est impossible, moralement, politiquement et pragmatiquement. Répondre est toujours, à des degrés divers, injuste, quelle que soit la réponse.
On nous explique, à raison, que tous les résistants, où qu’ils se soient battus, ont été qualifiés un jour de terroristes. Mais ça, c’est de la politique, pas de l’histoire. L’Histoire nous enseigne que la différence entre le résistant et le terroriste se définit par qui il vise. Quand un maquisard français faisait sauter un convoi de soldats allemands, on peut juger que c’était mal, mais ce n’était pas du terrorisme, parce qu’il s’attaquait directement à ceux qui étaient en train de le combattre et de miner son monde. Quand un islamiste fonce en camion dans une foule joyeuse sur la promenade des Anglais de Nice, il ne vise ni des soldats, ni des gens qui le combattent et tentent de l’éliminer ou de le priver de ses droits et de sa dignité. Il choisit délibérément de s’éloigner de la force publique pour faire le plus de victimes possibles, les plus variées possibles, les plus choquantes possibles, les plus innocentes possibles. Il veut créer de l’irréparable, de l’impardonnable, de l’irréconciliable. Et, le plus souvent, il y parvient
Le simple fait qu’il faille le dire encore est terrible. Le Hamas a certes été élu par une majorité de Gazaouis en 2006 mais ce furent les dernières élections à Gaza et ce mouvement a ensuite éliminé ses rivaux politiques par la force pour conserver le pouvoir, y compris lors d’une guerre civile en 2007. Le Hamas, depuis qu’il est au pouvoir, a renié la ligne dite quiétiste qui était celle des Frères musulmans au moment où il s’est créé pour survaloriser la mort et le martyre (le fameux « Nous aimons la mort plus qu’ils aiment la vie »). Il a abandonné les services publics, la création d’écoles, d’hôpitaux, d’un système social, d’infrastructures qui auraient bénéficié à la population qu’il gouverne pour investir massivement dans un armement dont l’utilisation quasi-exclusive se fait, depuis 18 ans, contre des civils en Israël, qu’ils soient juifs, musulmans, chrétiens – ou qu’ils viennent d’ailleurs dans le monde.
Si le Hamas était un mouvement de libération, il s’attacherait à libérer sa population, qui n’a jamais connu avant lui autant de corruption, de restrictions, d’exécutions sommaires, d’assassinats d’État contre les opposants, les homosexuels ou ceux qui sont soupçonnés de « traîtrise », plutôt qu’à lancer des opérations dont il sait pragmatiquement qu’elles seront désastreuses pour les Gazaouis (derrière lesquels, par ailleurs, il se cache). Le Hamas est un mouvement d’extrême droite, fondamentaliste, totalitaire, misogyne, homophobe, raciste, antisémite, ethnocide et mafieux – loin d’une « libération », tout de même.
Israël est un pays comme les autres, parfaitement imparfait. Ben Gourion aurait dit un jour : « Nous serons devenus un pays comme les autres le jour où les bandits juifs y parleront hébreu ». Eh bien cela fait longtemps qu’en Israël, il y a des bandits, des escrocs, des macs, des racistes, désormais même des suprémacistes, des cons en fait, bien locaux. Comme dans tous les pays du monde. Israël n’est pas un pays « innocent » – cette idée même est absurde –, Israël s’est trompé, parfois lourdement, son système politique est hautement imparfait, qui offre par la proportionnelle quasi-intégrale un pouvoir démesuré aux plus petits partis et permet à un stratège politique de renaître cent fois de ses cendres. Israël a un système social dur, les inégalités économiques y sont légion, les citoyens arabes y souffrent de discriminations, les Juifs les plus brown aussi – ils sont majoritaires en Israël –, sa société est déchirée politiquement, religieusement, socialement et, oui, son gouvernement actuel est, à l’image de tant d’autres aujourd’hui dans le monde, largement d’extrême droite.
Israël n’est pas une théocratie et maintient, plutôt bien que mal, une forme d’équilibre entre ses populations laïques et religieuses. Il y a des écarts, des dérapages, de l’intolérance mais, dans les faits et malgré l’emprise du rabbinat orthodoxe, tout ce petit monde vit ensemble sur la portion finalement relativement congrue de son territoire qui est vraiment habitée ; et le poids religieux y reste faible.
Israël n’est pas un régime d’apartheid ; le qualifier ainsi est autant une insulte aux victimes de l’apartheid en Afrique du Sud qu’une aberration sémantique. Si être un citoyen non-juif d’Israël n’est pas idéal, s’il existe de fait des discriminations et un sentiment d’impunité qui se trouve encore galvanisé quand l’extrême droite dirige (en Israël comme ailleurs), Israël est aussi un pays dont la population arabe vote, a ses députés, sa liberté de culte, de réunion et de manifestation, et une foule de médecins, d’étudiants, de profs et d’avocats arabes ; un pays qui offre l’école à tous et taxe chacun sur la même base, qui soigne dans ses hôpitaux non seulement aussi bien les Juifs que les autres, mais aussi de nombreux malades venus des territoires palestiniens ou des blessés syriens victimes de la guerre et de la dictature (la vraie). Israël est aussi probablement, même si beaucoup reste à faire, le « pays arabe » où les Arabes ont le plus de droits et vivent le mieux.
Israël comme projet n’est pas non plus une entreprise coloniale, c’est même à peu près l’inverse. Quand quatre pays arabes attaquaient le tout nouvel État d’Israël en 1948 avec l’intention de se partager le gâteau palestinien, ils nourrissaient en quelque sorte un dessein d’expansion ou de revanche coloniale. Quand un groupe d’idéalistes juifs décidait de donner à son peuple martyrisé une unique petite terre de refuge dans le monde, travaillant des champs rocailleux, faisant verdir le désert et asséchant les marais, c’était peut-être naïf, mais cela n’avait rien d’un projet colonial. Ils ne sont pas venus piller des richesses (cette terre n’en a guère), ils ne sont pas venus agrandir le grenier de leur métropole, ils se sont posés là où ils pouvaient et où ils avaient une attache.
Israël ne commet pas de génocide parce que ce terme a un sens précis, défini par Lemkin en 1944, qui réside majoritairement dans l’intention du crime. Les bombardements sur Gaza aujourd’hui sont affreux, terriblement dévastateurs. Ce qui ne signifie pas que l’armée israélienne tente de supprimer toute trace des Palestiniens, toute trace de leur culture, de leur langue ou du fait même qu’ils ont existé – c’est ça un génocide.
Enfin, Israël est, quelle qu’en soit l’acception, une démocratie et, malheureusement la seule de la région : des élections s’y tiennent plus qu’à son tour et les derniers mois ont prouvé que la contestation populaire pouvait s’y exprimer massivement et sans répression.
Avant d’imaginer une surpuissance israélienne écrasant les pauvres Arabes alentours, faisons un détour par l’Histoire. En 1948, ce sont quatre pays arabes aux armées constituées qui attaquent moins de 30 000 combattants de l’à-peine née armée israélienne, dont certains ne sont sortis des camps nazis que trois ans plus tôt. Israël a gagné cette guerre. Le soutien américain à Israël, on l’oublie souvent, ne date pas du tout de 1948 et la première décennie de l’État d’Israël fut surtout marquée par le soutien de la France. Depuis les années soixante, cependant, les États-Unis sont un allié puissant d’Israël mais leurs échecs militaires récents indiquent tout de même que les États-Unis seuls ne sont pas si puissants qu’ils le voudraient. En fait, Israël est un nain géographique et démographique dans la carte du Proche et Moyen-Orient. Et sa puissance de défense sert un but très trivial que rappelle Raphael Zagury-Orly dans ces mêmes pages à propos du pogrom du 7 octobre : « Voilà ce qui arrive lorsque Israël échoue à se défendre pendant 8 heures ». Israël est un nain, mais c’est un nain qui a su développer une économie puissante, une industrie prolifique et une force militaire impressionnante et extrêmement motivée.
Si ce qu’on appelle abusivement « la rue arabe » – terme d’autant plus problématique qu’il ne s’agit globalement pas d’une « rue » libre de s’exprimer – est incontestablement très sensible à la « cause palestinienne », il n’en est pas de même des États arabes. En dehors de grands discours, les actes concrets de soutien aux Palestiniens sont tellement anecdotiques qu’ils en deviennent risibles. L’Égypte maintient une frontière bien plus hermétique avec Gaza qu’Israël. Le Liban, en état de guerre ou de quasi-guerre depuis très longtemps, garde les réfugiés palestiniens sur son sol en statut de non-citoyenneté, tout comme la Jordanie (ils y sont près de 5 millions), où se déroula d’ailleurs l’un des pires massacres de Palestiniens de l’Histoire, en septembre 1970. Les pays du Golfe et d’Afrique du Nord n’accueillent pas massivement de réfugiés, n’offrent pas de vrais programmes de soutien aux populations, de bourses d’études, de fonds de développement administratif, industriel ou agricole. Le Qatar paye, c’est vrai, notamment les salaires des fonctionnaires du Hamas à Gaza mais, là encore, sans investir réellement ni ouvrir des perspectives d’avenir. Hors du monde arabe, l’Iran soutient aussi financièrement les Palestiniens, mais uniquement ceux qui prennent les armes contre Israël et les terroristes.
Bien plus que « pour la Palestine », les foules des villes et campus occidentaux manifestent « contre Israël », ce qui n’est tout de même pas pareil – et, au demeurant, radicalement différent de manifester « contre la politique du gouvernement actuel d’Israël », acte non seulement légitime mais, récemment, essentiel.
Les gens les plus sensibles à la cause palestinienne, on les croise aux abords immédiats : au Liban, en Égypte, en Israël. Leur discours est d’ailleurs bien plus articulé et bien moins réducteur ; ce sont les travailleurs sociaux des camps de réfugiés, ceux qui tentent d’avancer avec qui est en face parce qu’il faut bien tenter d’avancer. Ce sont ces Israéliens, ceux-là mêmes qui ont été assassinés ou enlevés le 7 octobre, ceux qui luttent pour documenter les bavures, qui accompagnent des enfants palestiniens malades à l’hôpital en Israël, qui apprennent l’arabe et aiment et cette langue et cette culture.
En comparaison, n’importe quel manifestant de Berlin, Sydney, Boston ou Paris, qui se fiche éperdument de la réalité des faits, crie en fait sa haine des Juifs bien plus que son amour des Gazaouis. L’Israélien moyen, de par son vécu, a probablement bien plus de peine pour les civils de Gaza et ceux du Yémen, de Syrie, d’Irak, du Soudan, d’Afghanistan, du Xinjiang, que n’importe lequel de ces justiciers en Converse qu’on n’a jamais vu marcher pour ces autres civils dont la détresse ne peut pas être imputée à Israël. Probablement bien plus de peine pour les civils de Gaza que n’importe quel militant qui prétend associer les causes queer, féministes et antiracistes à celle d’un mouvement homophobe, sexiste, raciste et mafieux dont les premières victimes sont encore les Gazaouis. Probablement bien plus de peine pour les civils de Gaza que n’importe quel militant décolonial qui ne peut s’empêcher de considérer les Juifs comme des adultes white qui seraient essentiellement responsables (et donc coupables), et les Arabes comme des mineurs brown qui ne pourraient être essentiellement que des victimes, responsables de rien, qui infantilise les Arabes, leur réapplique les schémas qu’il prétend combattre et veut tout sauf leur libération. Les mêmes qui, dans ces manifs, crient « Juif hors de France » en même temps qu’ils disent « Juif hors de Palestine » ou « du fleuve à la mer », ne disent donc en fait rien d’autre que « Juif nulle part », soit « mort au Juif ».
Une vie devrait valoir une vie. Du point de vue de la tradition juive, c’est parfaitement vrai : une vie vaut une vie et chaque vie est sacrée et inestimable. Il est plus douteux, en revanche, de considérer que toutes les morts se valent. À titre individuel, chaque mort est évidemment un désastre pour les proches, qu’elles qu’en soient les circonstances. Mais au titre de la Justice et de l’Histoire, la mort d’un enfant qu’on est venu traquer, qu’on a forcé à assister au massacre de ses parents, la mort d’une vieille qu’on a décapitée dans son lit, ce n’est pas la même chose, pas la même intention, que la mort de gens qui n’ont pas été visés et se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment, soit par malchance, soit par la volonté de ceux qui étaient réellement visés. Cela ne dit pas que jamais aucun soldat israélien (ou aucun policier français du reste) n’a eu de comportement psychopathe, mais que, si c’est arrivé, ce n’était ni revendiqué ni glorifié. Tsahal comme institution n’a jamais et ne pourra jamais – sous peine de faire disparaître Israël qui, sans raison morale, s’effondre – adopter une doctrine de ciblage volontaire de civils pour terroriser. Le Hamas a fait ce choix, le Hamas a choisi de cibler des civils, des pacifistes, des enfants, des vieux, des ouvriers thaïlandais, des Bédouins, pour terroriser, en toute conscience qu’au-delà du massacre ignoble, il venait d’engloutir une grande partie de la population de Gaza et de la « cause palestinienne ».
Entrer en guerre, quand on est un pays, c’est un risque, et d’abord celui de perdre la guerre. C’est ce qu’ont vécu les Allemands, les Français, les Américains ou les Irakiens dans le passé. Les cartes que l’on voit tant sur les réseaux ces temps-ci et qui prétendent montrer l’inexorable expansion territoriale israélienne, semblent omettre ceci : les premiers territoires gagnés par Israël par rapport au plan de partage de l’ONU de 1947, le furent à la suite de la guerre de 1948-1949 déclenchée et perdue par les pays arabes. Les fameuses frontières de 1967 ne sont bouleversées que par la Guerre des Six jours. La guerre de Kippour en 1973, déclenchée par surprise par l’Égypte et la Syrie, conduit l’armée israélienne jusqu’au canal de Suez et à 40 km de Damas.
Mais la guerre, avant toute fiction nationale, est dangereuse pour les humains, qui meurent, sont blessés, traumatisés, qui perdent tout ; et pour les pays qui prennent le risque permanent de commettre un irréparable ou un impardonnable. La guerre qui a été déclenchée le 7 octobre par le Hamas est une guerre extrêmement dangereuse, pour Israël comme pays, pour la Palestine comme projet, mais aussi et surtout pour les Israéliens et les Palestiniens.
Les implantations juives illégales en territoire palestinien sont une plaie purulente pour Israël et pour les Palestiniens. Du côté des Palestiniens, c’est évident : on parle d’accès aux terres agricoles refusé, de routes sécurisées à peu près infranchissables, de checkpoints, de violences physiques, de vexations et de harcèlement de la part de colons messianistes fanatisés, d’omniprésence militaire et sécuritaire, etc. Et pour les Israéliens, ces colonies minent la possibilité du soutien international, malmènent la moralité d’Israël et, surtout, elles enferment Israël autant qu’elles enferment les Palestiniens. À chaque fois qu’un illuminé plante une nouvelle cahute sur une colline de Cisjordanie, non seulement l’armée est-elle empêchée de remplir son rôle fondamental – protéger les frontières – pour défendre des individus souvent agressifs, mais en plus sa présence est un déclencheur d’hostilités, qui appellent une réponse sécuritaire, et cela devient un cercle infernal. À terme, les colonies disparaîtront, que cela plaise ou non.
On peut argumenter tout ce qu’on veut, que les Juifs étaient là depuis des millénaires, que les Arabes étaient là tous ces derniers siècles, que les Juifs sont venus d’Europe, qu’il n’y a jamais eu d’État palestinien, que c’était anglais, ottoman, transjordanien, que le sionisme était une mauvaise idée au départ, ou que les Palestiniens n’ont jamais constitué une nation, on peut se balancer des dates, des faits historiques, des chiffres autant qu’on en trouve, tout ça ne change absolument rien. Le fait national israélien et le fait national palestinien, eux, existent réellement, et ils existent maintenant. Aujourd’hui sur cette terre vivent deux récits nationaux, sont nés des gens qui n’ont rien demandé, ont évolué des cultures nationales, des mythologies, et elles ne partiront pas. Ni elles ni aucun des peuples qui sont là. S’en désoler n’y changera rien : les Israéliens et les Palestiniens vivent aujourd’hui là et il va falloir faire avec, quoi qu’on pense de la légitimité historique des uns et des autres sur ce territoire.
Oui, c’est dommage, parce que ça serait plus simple. Mais ce n’est pas comme ça que ça marche. Quand on veut mettre fin à un conflit, à un moment, il faut s’asseoir à la même table, discuter et même s’entendre avec des ennemis, voire des salauds, parce que ce sont les ennemis qui se font la guerre, pas les pacifistes. Alors on peut regretter la violence des chefs palestiniens, l’extrême droitisation de la politique israélienne, on peut maudire la mauvaise foi des uns et des autres, à la fin, si on veut la paix, ce sont ceux qui font la guerre qu’il faudra faire s’asseoir face à face, même si certains d’entre eux sont des salopards, même si on a choisi le camp dont on aurait aimé la victoire. C’est à ce prix que se fait la paix, même imparfaite – elle vaut toujours mieux que les décennies « de sang et de larmes », disait Yitzhak Rabin.
Même avec les meilleures raisons du monde ou les circonstances les plus hostiles, à la fin, la responsabilité de l’acte de mort revient au meurtrier. Bien sûr que les conditions de vie à Gaza sont terribles mais nulle part, dans aucune justice digne de ce nom, la circonstance atténuante ne vaut exonération. Des gens qui souffrent, il y en a par millions dans le monde et dans l’Histoire, et les Juifs ne sont pas les plus épargnés dans cette affaire. Cela ne leur donne pas licence de déambuler dans des villages allemands ou polonais et de frapper, maison par maison, au petit matin, pour tuer, violer, égorger, énucléer, démembrer, mutiler, brûler et kidnapper les gens qui vivent là. Sinon, il faut justifier le psychopathe du 14-juillet à Nice dont l’enfance avait sûrement été désastreuse et qui avait certainement subi des brimades et des discriminations, légitimer Daesh, les mercenaires de Wagner, les narcos mexicains ou les maras du Salavdor et leurs exactions, parce que, assurément, pour chacun des individus qui y sévissent, on trouvera des souffrances, des injustices et de la rancœur. C’est exactement ce que font ceux qui légitiment le Hamas dans ses actions du 7 octobre en Israël.
L’Histoire nous apprend que jamais, nulle part, aucun pays n’a laissé, sous peine de se nier et disparaître, passer un massacre comme celui du 7 octobre sans rien faire au motif que la population « d’en face » ne serait pas responsable de ses dirigeants. Dans quelques mois, dans quelques milliers de morts de plus, viendra le temps de la Justice, du moins en Israël où, n’en doutons pas, nombreux sont les responsables qui tomberont d’avoir laissé mourir la seule chose qui définit consensuellement l’État d’Israël, même parmi ses ennemis : protéger les Juifs. Plus tard viendra le temps de l’Histoire, et ce massacre et ces viols et ces mutilations et ces profanations et ces enlèvements du 7 octobre en seront une tâche terrible, affreuse, honteuse. On se souviendra comment un gouvernement totalitaire, celui du Hamas, a choisi en toute conscience d’anéantir la moindre once d’humanité, de sacré, de dignité, on s’en souviendra comme des grands massacres de l’Histoire, on se souviendra, avec la froideur de la science historique, comment les équilibres militaires ont été ébranlés, comment Israël a répliqué et bombardé Gaza sans mesure et, en une ligne, en un chiffre, sera évoqué le sort des civils de Gaza, victimes collatérales dont tout le monde parlait alors mais dont, en fait, à peu près tout le monde, et d’abord la masse « pro-palestinienne », se foutait.