1 SA MÈRE EST MOINS CHIANTE QUE LA TIENNE
On ne va pas se mentir, une mère juive c’est la onzième plaie. Avec celle de ton nouveau chéri goy, tu oublieras les SMS « Je souffre horriblement, mais ça ira » et autres « Si ça ne t’embête pas, prends-moi deux kilos de plat-de-côtes chez Amsellem, je suis terriblement fatiguée ». De toute façon, tu ne verras la mère de ton amoureux qu’à Noël. Elle se fera un plaisir de t’inviter à l’accompagner à la messe de minuit, t’expliquant en chemin que « Ce n’est vraiment pas bien, ce que vous avez fait à notre Seigneur Jésus ». Là, tu feras comme avec ta mère, tu t’abstiendras de répondre.
2 FINI L’ÉTERNEL DÉBAT ASHKÉ VS SEF
Sortir avec un goy, c’est s’affranchir de cette insupportable dichotomie qui a brisé plus d’un couple. Oubliés les sempiternels « Les Sépharades sont les meilleurs amis des Juifs » et autres « Les Ashkénazes sont aussi drôles qu’un film d’Ingmar Bergman » (Non, Bergman, contrairement aux apparences, n’était pas ashkénaze). Le goy, c’est l’assurance d’une vie où harissa et raifort font bon ménage.
3 VOS ENFANTS SERONT JUIFS QUAND MÊME
Si, comme moi, tu es juive, oublie toute culpabilité. Sors avec Yassine, Jean-Christophe ou Kevin (ah non, Kevin, il y a un risque !), fais un bébé avec lui, et hop, le marmot sera de confession mosaïque ! Elle est pas belle la vie ?
4 ET SI ON SE MARIAIT AVEC UN GOY ?
Là, j’avoue, ça se complique. La ketouba des parents de Hubert de La Môle a mystérieusement disparu dans l’incendie du manoir familial solognais. Tu es dans la mouise pour un mariage consistorial. N’en déplaise à tes parents attachés aux convenances, tu vas bien trouver un rabbin libéral qui t’arrangera le coup. Tes parents diront que ça compte pour de la margarine (pas kasher Beth Din), mais toi tu t’en fous, parce qu’Hubert kiffe les mariages juifs depuis qu’il s’est tapé ta meilleure copine Yaël Chicheportiche dans les toilettes du pavillon Dauphine au mariage de Michaël Benayoun. Quoi, t’étais pas au courant ? Bah, les goys, c’est comme les Juifs, ils ont aussi leurs petits défauts. Je vous vois tous venir avec vos gros sabots sur le mode « le couple mixte, c’est l’extinction des Juifs » et autres « couple mixte = victoire posthume d’Hitler ! ». Seulement voilà, il y a quatre bonnes raisons de sortir avec un goy.
MAIS ATTENTION QUAND MÊME ! Si ton chéri goy pousse le bouchon un peu trop loin et décide de se convertir au judaïsme, fuis en courant! C’est l’assurance d’une vie de couple particulièrement pénible, entre soirées à mater les « passionnantes conférences d’Akadem ! » alors que tu ne rêves que de t’affaler devant la saison 4 du Bureau des légendes après une rude journée, des remarques désobligeantes sur ton savoureux turbot poêlé au beurre safrané (« Mais enfin, tu ne sais pas que le turbot, c’est pas kasher ! ») et autres réflexions perfides sur ton incapacité à lire le Patach Eliyahu autrement qu’en phonétique, alors que lui, en moins de deux ans de cours, est devenu incollable sur les enseignements du Rambam dans les Hilkhot Mamrim. Plus juif que ton goy converti, tu meurs !