Retour sur le podcast “Itinéraire d’un enfant caché”

Le podcast “Itinéraire d’un enfant caché” est d’abord une enquête intime mais Lucie Spindler élargit son propos pour toucher aux questions mémorielles cruciales 80 ans après les faits. Que deviendra la mémoire de la Shoah dans les familles de rescapés lorsque les derniers survivants auront disparu ? Comment les jeunes générations se réapproprient-elles le vécu traumatique de leurs aînés ? Comment le récit peut-il dépasser le cadre familial et atteindre d’autres publics ? Aujourd’hui, 27 janvier, nous vous proposer d’en écouter trois extraits. 

Lucie Spindler et son grand-père Charles lors de l’enregistrement du podcast Tenoua « Itinéraire d’un enfant caché »

Lucie Spindler appartient à la troisième génération de descendants de survivants de la Shoah. En août 2020, elle a ressenti le besoin d’interroger son grand-père, Charles Spindler, sur son existence pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle a toujours su que ses arrière-grands-parents avaient été déportés, et que son grand-père avait survécu en se cachant, mais beaucoup de zones d’ombre demeuraient. Un soir d’été, alors qu’ils étaient assis à un arrêt de bus, elle a demandé à son grand-père si elle pouvait enregistrer ses souvenirs d’enfant. Il a accepté.

Photo d’avant-guerre

“Itinéraire d’un enfant caché” est une série en six épisodes qui fait entendre le récit de la vie de Charles Spindler. Elle donne aussi la parole à ceux qui œuvrent pour construire cette mémoire, qu’ils soient historiens ou psychologues.

Charles Spindler, adolescent,fin de la guerre

1er extrait : Charles Spindler revient sur la période juste après la libération des camps, l’attente du retour des déportés à l’hôtel Lutetia, le monde qui s’y presse pour retrouver ses proches égarés. “J’ai appris que mes parents ne reviendraient pas”.

2e extrait : La psychologue Nathalie Zajde évoque la reconstruction des déportés après la Shoah, leur prise en charge par le centre Georges Devereux, à partir de 1992-1993. “Comment les populations juives avaient vécu, survécu à la Shoah ? Comment on allait pouvoir leur restaurer ce qu’on leur avait enlevé ?” Nathalie Zajde se souvient de ce premier groupe de paroles de survivants et d’enfants de survivants, leur “sensation de partager des préoccupations, des angoisses, des souffrances”.

3e extrait : Le grand-père de Lucie Spindler évoque la place du témoignage, le sien comme celui d’autres enfants de déportés. Il a récemment adhéré aux Fils et Filles Déportés Juifs de France et, dans ce cadre, il a participé à un voyage au Maroc. Lors de ce séjour, il a rencontré un collectif de femmes réunies pour la paix. “On a assisté au premier témoignage de ces femmes, j’ai trouvé que c’était magnifique”.

Écoutez le podcast de Lucie Spindler sur Apple PodcastSpotifyDeezer et Amazon.

Ce podcast a été réalisé avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
  • Emmanuelle Stein
  • Samuel Stein

Comment faire pour s’amuser quand on est “la revanche sur Hitler”?

Emmanuelle et Samuel Stein, petits-enfants de Charles Stein, retracent l’histoire de leur grand-père déporté à Auschwitz et évoquent leurs souvenirs, leur rapport “en pointillés” à la Shoah, ses traces psychiques et ses fantômes. Aujourd’hui, 27 janvier 2025 marque les 80 ans de la “libération” d’Auschwitz. C’était aussi le jour de l’anniversaire de leur grand-père, né le 27 janvier 1928 à Metz, qui a eu 18 ans ce jour-là (et qui n’a pour autant pas été libéré ce jour-là). Drôle de coïncidence…

 

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