Au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme,
Paris, du 17 septembre 2014 au 25 janvier 2015
Après New York et Amsterdam, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme présente l’exposition « Roman Vishniac : de Berlin à New York, 1920-1975 ». Rassemblant environ 220 œuvres, dont de nombreux inédits, elle propose une réévaluation complète de l’ensemble de la production de Vishniac, depuis ses débuts à Berlin jusqu’à l’Après-guerre aux États-Unis.
Plus qu’aucun autre photographe, Roman Vishniac a profondément influencé notre image de la vie juive en Europe orientale. On lui doit le témoignage photographique le plus emblématique et le plus fréquemment publié de ce monde à la veille de son anéantissement. Pourtant, seule une faible partie de son œuvre a été montrée ou publiée de son vivant.
L’exposition donne à voir un ensemble de travaux d’une extrême diversité et replace ses photographies iconiques du judaïsme est-européen au sein d’un mouvement plus large, celui de la photographie documentaire humaniste des années 1930.
Né en Russie en 1897 dans une famille juive aisée, Vishniac grandit à Moscou, où il fait des études de zoologie et de biologie. En 1920, il émigre à Berlin.
Photographe amateur avisé, il brosse un portrait alerte et malicieux de sa ville d’adoption, tout en expérimentant de nouvelles approches du cadrage et de la composition. Avec la montée du nazisme, les signes précurseurs de la terreur deviennent rapidement l’un des axes de son travail.
En 1935, la direction européenne de l’American Jewish Joint Distribution Committee – la plus grande organisation juive d’entraide dans le monde – lui confie la mission de photographier les communautés juives misérables d’Europe orientale. Fruit de quatre années de travail, ces images désormais célèbres suffiraient à assurer sa place dans l’histoire de la photographie. Mais l’exposition permet aussi de découvrir des travaux postérieurs.
Arrivé à New York le 1er janvier 1941, Vishniac ouvre un studio de photographie, travaille comme portraitiste, documente la vie des juifs américains et celle des immigrants, tout en poursuivant ses recherches pionnières dans le domaine de la photomicroscopie. En 1947, il revient en Europe et photographie les camps pour personnes déplacées, les survivants de la Shoah qui essaient de reconstruire leur vie, l’action des organisations de secours et d’émigration, ainsi que les ruines de Berlin.