
Comme beaucoup de gens, j’avais depuis plusieurs années fait mon deuil de la sortie d’Égypte. Un aussi grand nombre de personnes n’avait pas pu partir sans laisser de traces, en imaginant même que la terre des Pharaons ait été capable, au treizième siècle avant notre ère – moment supposé de l’Exode –, d’accueillir ainsi près de deux millions d’individus ; de plus, le Sinaï et Canaan étant alors sous domination égyptienne, le récit biblique semblait au mieux anachronique. La célèbre stèle de Mérenptah rapporte d’ailleurs une victoire militaire de ce pharaon de la XIXe Dynastie sur Israël, et cette victoire est datée de 1205 avant notre ère. Par ailleurs, si l’archéologie avait établi qu’aucune cité cananéenne n’avait été détruite à la suite d’une aussi improbable émigration – contrairement à ce que raconte le Livre…