
La nuit de David, Abigail Assor
Deux jumeaux, un drame annoncé. Un récit poignant et magnifique, narré par la jumelle, pour comprendre ce qui se passe entre un frère et une sœur, enfants, quand on ferme la porte de leur chambre. Ici, en l’occurrence, le jeu, l’imagination et l’amour inconditionnel. On y lit aussi la projection parentale et comment elle façonne les individus et les dynamiques fraternelles. Une écriture ultra sensible, dans laquelle on retrouve la puissance de l’expérience de l’enfance.
Gallimard, 2024, 19,50 €

Le Château de mes sœurs, Blanche Leridon
Mi‐essai, mi‐ôde, ce livre ne parle que de sœurs. Dès l’introduction, l’autrice s’interroge : pourquoi n’existe-t-il pas de mot pour définir les fratries féminines ? Bourré de références littéraires et de pop culture, on y croise aussi bien les sœurs Brontë, de Beauvoir, que les Middletons et les Kardashians. Dans un seul but : enquêter sur la sororité à partir des sœurs, en puisant dans l’Histoire, les récits, les représentations et les imaginaires, pour établir une perspective féministe et politique de cette relation trop peu pensée.
Les Pérégrines, 2024, 20 €

L’élu, Chaïm Potok
Un pas de côté sur la fratrie, pour parler de ceux qu’on choisit. L’élu est l’histoire d’une rencontre entre Danny et Reuven, deux adolescents, juifs newyorkais, joueurs de baseball, dont les pères charismatiques ont mis les mots au cœur de leur vie… Et pourtant, ils n’ont rien à voir. Entre eux, tout commence par la rivalité d’un match qui oppose leurs deux équipes, et par une collision, qui va profondément percuter Reuven. Un roman tendre, qui fait réfléchir à l’altérité, aux amitiés fraternelles, et à ce qu’elles permettent de découverte de soi.
10–18, 2004, 9,50 €

Quand on tombe amoureux, on se relève attaché, Boris Cyrulnik
Un livre pour se familiariser avec les « liens d’attachement » propres à Boris Cyrulnik, et pour comprendre comment on se lie. Spoiler : on y découvre combien la famille – et notamment les frères et sœurs, nos premiers attachements – dès l’enfance, façonne notre manière d’aimer et d’être aimé. Un texte clair et passionnant, à l’image de son auteur.
Odile Jacob, 2025, 22,90 €

La Faille, Blandine Rinkel
« Quand j’écris le mot famille, allez savoir pourquoi, je manque le m — on lit faille. »
Un livre courageux pour parler simplement de celles et ceux qui veulent se libérer de la famille. Celles et ceux qui se « méfient du familier », qui n’y trouvent pas leur compte, ont besoin d’air, ou qui assument de ne pas se conformer aux obligations et aux normes familiales. Un point de vue comme une lumière crue (mais pas trop) sur la face sombre de la famille, celle qu’on garde pour son psy, celle des non‐dits, des dépendances, où la « capacité de nuisance est à la hauteur de son pouvoir de consolation ». Un livre libre et poétique, qui prend le contrepied de l’amour à toute épreuve, pour critiquer la plus petite organisation politique qui soit.
Stock, 2025, 20 €

Les rivalités fraternelles, de la Bible à la psychanalyse, Léa Sand
Et si les rivalités fraternelles étaient à l’origine de la Loi ? C’est le postulat de Léa Sand, psychanalyste, qui fait dialoguer le Talmud et Freud pour éclairer les liens entre frères et sœurs. En relisant les grandes fratries bibliques – de Caïn et Abel à Moïse, Myriam et Aaron –, elle montre comment la confrontation à l’autre semblable fonde le besoin de parole et de justice.
Un essai foisonnant et accessible, qui déplace le regard : la Loi ne naîtrait pas du père, mais du frère. Un essai à l’approche singulière, qui ouvre des perspectives sur notre manière de penser la fraternité et la justice entre frères.
Imago, 2025, 20 €





