Dans « Ce que femme voit » dont les lecteurs de Tenou’a ont découvert un cliché dans le numéro 157, Myriam Tangi explore, à travers une cinquantaine de photographies, la séparation opérée dans la synagogue entre l’espace réservé aux hommes et l’espace réservé aux femmes, soit en hébreu la mehitsa (“division”). Avec un regard résolument subjectif, cet essai photographique retrace l’expérience féminine au sein des différentes communautés du judaïsme contemporain, et s’interroge plus largement sur les territoires masculin et féminin dans le monde juif.
Traditionnellement reléguées derrière des voiles, des claustras, des parois translucides, ou surplombant l’espace liturgique depuis un balcon situé à l’étage, les femmes ont un accès indirect au rituel synagogal. Cette distance contrainte, Myriam Tangi s’en empare, non pour dénoncer une discrimination, mais pour construire une vision différenciée et un projet artistique où se conjuguent ses recherches formelles et un récit puisant aux sources du judaïsme