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15 au 21 février : Amour, câlins et pleurs

Sarah Ohayon imagine une société dans laquelle tout le monde aurait de l’empathie pour la famille Bibas, pour les otages. Une société dans laquelle tout le monde se sentirait proche d’eux. Parce que c’est l’un d’eux. D’une certaine manière, c’est ce qu’il se passe en Israël.

Publié le 21 Fév 2025

3 min de lecture

Jeudi 20 février 2025, le monde entier est triste, le monde entier est en deuil, le monde entier pleure.

Cette nuit, tous les humains sont sortis de leur lit, ont enfilé bottes et bonnets et sont allés placarder la ville d’affiches des petits Kfir et Ariel. Sur les réseaux sociaux, tout est orange. Militants de tous bords, personnalités politiques, célébrités et citoyens du monde se recueillent pour accompagner le retour des défunts et les aider enfin à reposer en paix. Les prières et pensées affluent par millions vers les familles des victimes.

Le monde entier est triste, le monde entier est en deuil, le monde entier pleure. Voilà, c’est comme ça. Ça aurait pu être comme ça.

© Sarah Ohayon/​Tenoua

D’une certaine manière, c’est la chance que l’on a en Israël, d’être tous dans le même bateau. Tout le monde souffre car on sait que ça aurait pu être n’importe lequel d’entre nous dans ces boîtes. Et d’une certaine manière, il y a une partie de chacun d’entre nous dans ces boîtes.

Ici, on pleure tous, même le ciel. Les shiva (7 jours de deuil) pour Kfir, Ariel et Oded ont commencé, et ce sont les shiva d’un peuple entier. Aujourd’hui, pas d’explications, pas de justifications, pas d’indignation ou de questions. Des larmes. Juste des larmes. On pleure et on se prend dans les bras pour atténuer la douleur.

Aujourd’hui, c’est moi qui pense à vous, en France et ailleurs. Vous qui pleurez discrètement dans le métro ou à votre bureau face à l’indifférence générale. Vous, pour qui il est difficile de pouvoir partager votre émotion et vos larmes de peur de devoir automatiquement parler de politique ou faire face à la froideur d’une incompréhension totale. Je vous le dis, vous n’êtes pas seuls. Et même si je l’ai un peu fantasmé plus haut, je suis certaine que Shiri, Kfir, Ariel et Oded sont dans les pensées de millions de personnes partout dans le monde aujourd’hui.

© Sarah Ohayon/​Tenoua

Alors, pour démarrer les shivas de nos défunts et, selon la tradition juive qui consiste à partager des souvenirs ou des anecdotes qui nous rappellent à eux, j’ai décidé de vous partager des photos et une petite histoire personnelle.

Ce matin, j’ai participé à un cercle de femmes, d’amies pour célébrer la naissance prochaine de la petite fille de l’une d’entre elles. Les unes après les autres, nous lui avons témoigné notre amitié, souhaité de la joie, de la lumière, de l’équilibre et des paillettes. Puis, elle nous a lu un texte qu’elle a écrit. Je vous cite une phrase qui m’a marquée : “ces derniers mois, même si j’avais voulu l'ignorer, la guerre, c’est aussi ce qui nous réunit aujourd’hui. La réalisation que notre monde peut chavirer du jour au lendemain. Qu’au fond, il ne nous reste plus qu’à aimer et être aimées.”*

Alors, dans les tempêtes comme celles d’aujourd’hui, même quand plus rien n’a de sens, consacrons nous à ceux qu’il nous reste : aimons.

© Sarah Ohayon/​Tenoua

*Mots empruntés à mon amie Hanna à qui je souhaite une magnifique petite fille en bonne santé et un accouchement facile et rapide.