
J’ai passé ma vie à défendre Israël, pas seulement parce que c’est ma patrie, mais parce que sans Israël, je n’existerais pas. Ma famille a fui les persécutions en Irak et en Tunisie. Israël était notre seul refuge.
Alors, quand je parle d’Israël, c’est nourri d’un profond amour. Mais ces derniers temps, cet amour ressemble à un piège. Si je ne dis rien, je suis complice. Si je dis quelque chose, je me fais attaquer — de tous côtés.
L’extrême droite me traite de traître. Les antisémites détournent mes paroles pour nourrir leur haine. C’est une impasse.
Mais je suis fatigué.
Fatigué de lutter pour démontrer notre humanité pendant que nos propres dirigeants déshumanisent les autres.
Fatigué de supplier le monde de nous voir comme des êtres humains, alors que Nétanyahou, ses coalitions et ses relais en ligne rendent cela chaque jour plus difficile.
Après le 7 octobre, la haine a été accablante. Des gens m’ont envoyé des vidéos d’exécutions avec des émojis « cœur ». Chaque jour, ils ont souhaité la mort de toute ma famille et pire encore. J’ai vu le mal. Le vrai mal.
Mais j’ai aussi vu de la compassion – de la part de ceux qui se sont tenus à nos côtés, non pas grâce à notre gouvernement, mais malgré lui.
Et qu’a fait ce gouvernement de cette bienveillance ? Il l’a gâchée.
Oui, c’est le Hamas qu’il faut dénoncer pour les prises d’otages.
Oui, le Hamas glorifie la mort.
Mais combien d’otages doivent encore mourir avant qu’on admette que cette stratégie ne fonctionne pas ?
Combien de Palestiniens innocents doivent encore être enterrés avant que nous ne réalisions que nous sommes en train de mettre le feu à notre propre maison ?
Je ne suis pas naïf. Je ne veux pas négocier avec des terroristes qui brûlent des bébés.
Mais je veux que les otages rentrent vivants.
Je veux que les tueries cessent.
Le monde serait‐il plus enclin à nous aider à démanteler Hamas si notre gouvernement ne jetait pas de l’huile sur le feu ? Je n’en suis pas sûr.
Mais en ce moment, c’est comme si un camp voulait que tous les Juifs disparaissent. L’autre, que tous les Arabes disparaissent.
Mais la plupart d’entre nous ? Nous voulons juste que cesse la guerre. Nous voulons que notre peuple soit en sécurité. Nous voulons la paix.
Alors non, je ne vais pas critiquer Trump pour avoir dit à Nétanyahou d’arrêter cette guerre.
Il a raison.
Cette guerre doit cesser.
Si cela vous pousse à m’insulter ou à me traiter de sympathisant du Hamas, allez‑y. J’ai dédié ma vie à mon pays et à mon peuple.
Mais je ne resterai pas silencieux tandis que tout ce que j’aime part en fumée.
Arrêtez la guerre. Ramenez les otages. Nous avons besoin de guérir.

Post et caption de Hen Mazzig sur Instagram
Je ne parle jamais pour être applaudi. J’ai déjà perdu des soutiens par le passé, et j’en perdrai peut‐être encore aujourd’hui. Je m’exprime quand c’est important, parce que je tiens à mon peuple et à mon pays.
J’ai défendu Israël toute ma vie. Ce pays a sauvé ma famille. C’est chez moi. Mais aimer, ce n’est pas se taire. Aimer, ce n’est pas cautionner.
Cette guerre affaiblit peut‐être le Hamas mais les otages sont toujours à Gaza. Nos soldats continuent de mourir. Le Hamas recrute de nouveaux terroristes chaque jour. Et aucune alternative n’est proposée pour l’après. Alors, quel objectif est réellement atteint ?
Quand Edan Alexander a été libéré [le 12 mai 2025], le Hamas a affirmé que l’aide humanitaire faisait partie de l’accord. Le gouvernement israélien l’a nié. Il a menti. Nétanyahou a dû appliquer un plan décidé sans lui – entre Trump et le Hamas.
Ceci devrait nous réveiller. Après onze semaines de reprise de la guerre, l’aide entre à Gaza sans aucune contrepartie. Nos alliés les plus proches nous mettent en garde. Le Royaume‐Uni, la France, le Canada l’ont dit clairement : si nous continuons, nous nous retrouverons seuls.
Même Trump critique la direction que prend cette guerre et fait pression sur Nétanyahou pour qu’elle cesse. Le Hamas le voit. Il observe. Il voit Israël de plus en plus isolé.
Et n’oublions pas : Nétanyahou a dit que les otages n’étaient pas sa priorité. Le chef d’état-major de Tsahal a averti que reprendre les combats mettait leur vie en danger.
Ce n’est pas comme ça qu’on les ramènera. Ce n’est pas comme ça qu’on protège notre peuple.
Je ne m’excuserai pas d’exiger mieux. Pas du Hamas – on sait quels monstres ils sont –, mais de nous. De ceux qui prétendent diriger en notre nom.
On peut aimer Israël et dire que ça ne marche pas. On peut exiger le retour des otages tout en dénonçant un leadership défaillant.
Et si votre premier réflexe est de demander : « Quelle est ta solution ? », demandez plutôt pourquoi ceux qui ont le pouvoir n’ont toujours pas de solution.
C’est le cœur de ce message : exiger mieux que cette catastrophe interminable.
Ce n’est pas une trahison. C’est de la lucidité. C’est de la force.
RAMENEZ‐LES OTAGES À LA MAISON
METTEZ FIN À CETTE GUERRE
SAUVEZ DES VIES