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Arzenou France appelle à voter aux élections du Congrès sioniste mondial

Cette année se tiennent, pour la première fois depuis très longtemps, des élections sur toute la planète pour élire les délégués du Congrès sioniste mondial, l'organisation fondée par Theodor Herzl en 1897 à Bâle. Souvent appelé "le parlement international des Juifs", le Congrès sioniste est un moyen pour les Juifs de diaspora de faire entendre leur voix en Israël. Tenoua a rencontré Oren Giorno, président de Arzenou France, qui représente la branche libérale du judaïsme au sein des organisations sionistes. Il invite les Juifs de France à se joindre à ce vaste scrutin mondial.

Publié le 28 mai 2025

4 min de lecture

Qu’est-ce que cette élection du Congrès sioniste mondial qui se profile ?

Tous les cinq ans, le Congrès sioniste mondial, qui a été créé par Theodor Herzl à Bâle en 1897, se réunit pour renouveler ses délégués et voter des budgets, élire les présidents des grandes institutions sionistes – l’Organisation sioniste mondiale, le KKL, l’Agence juive. Le Congrès sioniste aujourd’hui a toujours un peu la même vocation qu’en 1897, c’est ce qu’on appelle « le Parlement international du peuple juif ». Il représente une variété de partis politiques israéliens et de diaspora. Et il donne aussi la voix à l’ensemble des Juifs du monde, via les délégués, pour faire remonter les craintes et les directions attendues de la part des grandes instances pour financer, soutenir et développer les communautés juives à travers le monde – on parle d’un budget d’1 milliard de dollars par an pendant 5 ans. Lors du dernier Congrès sioniste, il y avait 500 délégués, dont 190 directement désignés en fonction des résultats de la dernière Knesset. Donc 62% des délégués dépendent de la diaspora, en fonction de la population juive dans chaque pays – en 2020, les États‐​Unis avaient 145 sièges, la France 23. Cette année, la France en aura 20. Cela peut sembler peu mais ce n’est pas négligeable et nous avons une voix à faire porter. Les Français se retrouvent au sein de la Fédération des organisations sionistes de France – avec des membres de Arzenou France (les libéraux), du Likoud‐​France, de Mizrachi, d’Avoda, de Sionisme démocratiques (Meretz), du Shas, d’ultraorthodoxes ashkénazes, de Merkaz (les massorti), etc. – mais en fait, chaque faction vote en fonction de ses affinités politiques et idéologiques, pas du pays d’origine.

Qu’est-ce que Arzenou France, et sa maison mère Arzenu Olami?

Arzenou signifie « notre terre ». Arzenou France est l’association sioniste libérale, c’est‐​à‐​dire qu’on est la voix politique des Juifs libéraux de France au sein des organisations sionistes. Arzenu Olami, la maison‐​mère, est présente dans 18 pays à travers le monde.

Nos convictions et nos combats, ce sont : un Israël fort, démocratique et juif, tel qu’il a été envisagé dans sa déclaration d’indépendance ; le droit d’Israël à exister en tant qu’État juif et à se défendre contre la terreur et contre toute tentative de délégitimation ; le respect de toutes les traditions et formes d’observance juives ; la pleine reconnaissance des mouvements libéraux et la fin du monopole de l’orthodoxie ; la sécurité la plus régionale pour Israël, les Palestiniens, les pays voisins ; la pleine égalité devant la loi pour tous les Israéliens, hommes, femmes, y compris les personnes LGBTQ+, et les minorités religieuses, ethniques, culturelles, sexuelles ou de genre. 

Pourquoi appelez-vous les Juifs de France qui se sentent proches du judaïsme libéral à adhérer massivement à Arzenou France dans les prochains jours ? 

D’ici dimanche 1er juin, nous devons avoir constitué le corps électoral afin qu’il soit validé et qu’un maximum de gens puissent voter pour le scrutin de l’organisation sioniste qui se tiendra du 23 au 29 juin par vote électronique. C’est que pour la première fois depuis de très nombreuses années qu’il va y avoir de vraies élections. D’habitude, les délégués étaient nommés après un accord trouvé entre les parties autour de la table. Mais cette année, les gens peuvent vraiment exprimer leur voix et faire valoir leurs idées. Et plus Arzenou aura de délégués au sein du Congrès sioniste, plus on aura de poids pour défendre nos valeurs. C’est mathématique. Voilà pourquoi nous invitons ceux qui ont envie de changement, ceux qui se sentent proches des valeurs progressistes de partage, de démocratie, de pluralisme, à faire entendre leurs voix. L’impact du Congrès sioniste se ressent aussi bien en Israël qu’en diaspora et ce vote peut aussi façonner, d’une certaine manière, la société israélienne. Un exemple tout simple lié à la guerre actuelle, Arzenou a produit un plaidoyer fort pour le pluralisme religieux, pour que Juifs patrilinéaires qui sont tombés au combat ou assassinés dans les actes de terrorisme reçoivent un enterrement juif complet, dans les cimetières juifs, plutôt que d’être dénigrés dans la mort et enterrés à l’extérieur de la clôture des cimetières, comme c’était le cas jusque‐​là. Ce sont des choses très concrètes qui sont directement liées à des programmes, à des financements ou à des décisions du Congrès sioniste mondial. 

Ces derniers temps, on a beaucoup entendu dire que les Juifs de diaspora ne devraient pas se prononcer sur ce qui se passe en Israël, pas prendre position, pas demander de comptes. Mais cette organisation, qui marque l’origine du sionisme politique bien avant la création de l’État d’Israël, avec son « parlement des Juifs » du monde, semble dire le contraire : que les Juifs de diaspora ont un rôle plein à jouer dans tout ce qui concerne l’État d’Israël…

En effet, c’est paradoxal parce que certains sont membres du Congrès sioniste mais refusent dans le même temps les prises de paroles publiques en diaspora pour ne pas donner des armes à nos ennemis. Cela dit, Arzenou est apolitique, n’est adossé à aucune organisation politique et se concentre sur la défense du pluralisme religieux et l’égalité entre tous les citoyens israéliens. Et je comprends que tout le monde ne souhaite pas s’exprimer publiquement, pour tout un tas de raisons. Une bonne façon de s’exprimer sans le faire publiquement, c’est de voter au cours de ce scrutin : en votant, je sais que je prends ma part dans des décisions et dans ce qui va façonner l’État d’Israël de demain. 

À titre personnel, je considère qu’Israël, aujourd’hui, a autant besoin de la diaspora que la diaspora a besoin d’Israël. 

Propos recueillis par Antoine Strobel-Dahan


Informations pratiques

Conditions pour pouvoir voter :
Être juif (au sens de la Loi du Retour) – Être âgé de 18 ans ou plus – Résider en France – Accepter le Programme de Jérusalem (la plateforme du mouvement sioniste) – Ne pas avoir voté aux élections de la Knesset de novembre 2022 (et ne pas voter à toute future élection de la Knesset qui se tiendrait avant le 28 juillet 2025)

Le montant de l’adhésion à Arzenou France est de 6€ pour les moins de 35 ans et 10€ pour les personnes âgées de 35 ans et plus (dont 5€ sont reversés à la FOSF pour l’organisation du scrutin). 

Les autres adhésions permettant de voter sont celles à la Fédération des Organisations Sionistes de France ou à toute organisation membre de la FOSF.