J’ai toujours tenu une ligne claire sur le fait que le soutien aux Palestinien.nes n’est pas en soi antisémite. Je reste sur cette ligne. Le problème n’est pas tant la cause, c’est les gens ici qui s’en emparent.
Ça faisait un moment que je n’étais pas allé dans une manif « propal ». Je me souviens y avoir été plusieurs fois lorsque j’étais un peu plus jeune, et déjà à ce moment‐là, je voyais et entendais des choses qui n’auraient pas dû être acceptées. Au fil du temps, j’ai arrêté d’y aller. Aussi outré que je pouvais être devant les souffrances des Palestiniens, je ne pouvais physiquement pas être entouré de propos antisémites. Et on ne devrait exiger d’aucune minorité qu’elle accepte la discrimination qui la vise.
J’ai voulu avant tout aller à cette manif du 14 juin, car j’avais lu l’appel de l’intersyndicale. Je ne réponds pas présent aux appels de partis de merde comme LFI, mais l’intersyndicale c’était différent, et l’appel était, disons, franchement pas si pire. J’ai voulu y aller et rejoindre les camarades de Golem, parce que je pensais que c’était important d’occuper le terrain. Chaque centimètre de la rue que nous, les Juifves de gauche, abandonnons, c’est un centimètre de plus laissé aux antisémites. Et avec ça en tête, j’en avais ras le bol que les antisémites empêchent les juifves (qui ont un problème avec l’antisémitisme pas comme d’autres) de manifester leur soutien au peuple palestinien.
J’ai donc par curiosité fait un tour de la manif, je voulais voir un peu à quoi ça ressemblait, deux ans après le 7 octobre, et encore plus longtemps après les manifs où jeune, je me sentais déjà pas très bien. Et j’ai re‐compris pourquoi la gauche, et en particulier le mouvement « propal », est déserté par la plupart des Juifves. C’est parce que l’antisémitisme y est totalement accepté, normal, et omniprésent. La manif que j’ai vue défiler ce jour‐là, ne devrait pas avoir le droit de se définir comme de gauche. Pas avec autant de rouge‐brunisme à l’intérieur. Les cortèges de tête n’ont peut‐être pas pensé à vérifier qui marchait derrière eux, mais c’est la moindre de leurs responsabilités que de faire ça. Et donc voilà quelques exemples de pancartes et de drapeaux qui ont défilé avec la CGT, la CFDT, la FSU, et tout un tas de collectifs « propal » style Urgence Palestine et cie (et il y avait Tsedek aussi, quelle surprise). Bref, je vous laisse juger par vous même.

Ça, c’est le drapeau du régime iranien. Le régime qui opprime et assassine son propre peuple, et qui organise des séminaires internationaux sur le négationnisme de la Shoah, ou encore qui a installé un compte à rebours géant avant la destruction de « l’entité sioniste » dans la ville de Téhéran. Dans une manifestation de « gauche » où défilent entre autres la CGT, la FSU, la CFDT ou encore les écologistes. Ceci devrait être inacceptable dans une manif de gauche. Point.

Non, la libération de la Palestine n’est pas « votre libération ». À part si vous considérez que la France est sous emprise « sioniste » dans quel cas, bravo, vous êtes antisémites.

J’avoue que là, je ne sais même pas quoi ajouter, la pancarte, évidemment antisémite, devrait parler de soi.

Ici, on est carrément dans la reprise des punchlines phares de notre seul et unique Alain Soral. Et même d’un certain Drumont qui disait pareil dans les années 1880.

Franchement… Rien à ajouter.

J’ai vu des gens sourire devant cette pancarte, et la prendre en photo, il semble, par plaisir. Cette pancarte appelle à la destruction de l’État d’Israël en niant sa « légitimité » à exister, c’est pas écrit tel quel mais nier ce sens est malhonnête, c’est évident.
Aussi, le terme « la bête immonde » historiquement fais parfois référence aux nazis, mais le plus souvent, à l’antisémitisme. Retourner ce terme contre Israël/les Juifves est profondément antisémite.

Ici on a la judéo‐nazification du drapeau américain, la reprise de la typo nazie « SS ». Et pareil, cette pancarte a pu défiler tranquille lors de cette manif. Les trucs antisémites aussi évidents que ce torchon sont tolérés dans vos marches, sachez le.

La « sionisation » de leaders internationaux, obsession avec le sang et les « saigneurs », dont on sait très bien de qui on parle dans le « se(a)igneurs de Gaza et de la Palestine ».
Demandez‐vous, essayez d’imaginer une seule seconde être une personne juive, et de vous retrouver au milieu de tout ça. Vous comprendrez peut‐être le centième de ce que nous ressentons devant des trucs pareils. Et vous aurez peut être une idée de pourquoi l’on ne vous voient majoritairement plus comme des camarades, et pourquoi on ne vient plus à vos manifs qui dégoulinent d’antisémitisme.