
Épisode 1 : Lily Shor, la fuite d’une Juive d’Irak
Lily Shor a connu un exil silencieux, celui des Juifs originaires des pays arabes, souvent oublié des récits officiels. Née à Bagdad, elle a grandi au sein d’une communauté juive prospère avant que les bouleversements politiques et l’antisémitisme ne bouleversent sa vie. En 1971, à 14 ans, elle fuit l’Irak avec sa famille, traversant les montagnes kurdes avant de trouver refuge en Israël. Pour Tenoua, elle raconte son expérience personnelle, qui reflète aussi celle de milliers de Juifs irakiens contraints à fuir.

Épisode 2 : Jacqueline B., le départ forcé de Tunisie
Ils ont été des milliers, dans les années soixante, à refermer derrière eux les portes d’un pays devenu étranger, quittant en silence la terre qui les avait vus naître. Parmi eux, Jacqueline B., 88 ans aujourd’hui, a fui Tunis en 1966 avec ses enfants, abandonnant une maison, une vie et un pays qu’elle chérissait. Dans ce récit intime, elle évoque une enfance heureuse, les premiers signes d’exclusion, l’arrachement douloureux puis l’arrivée difficile en France.

Épisode 3 : Madeleine Sabbah, la nostalgie de l’Algérie
Madeleine Sabbah a grandi dans une Algérie marquée par la guerre. Entre bombardements et couvre‐feu, elle garde en mémoire la douceur de sa ville natale, Mostaganem, dont les vagues et le sable chaud lui ont manqué toute sa vie. Forcée à l’exil en 1962, elle raconte son parcours, le choc de son arrivée en France et la difficulté de s’intégrer en tant que Juive d’Algérie.

Épisode 4 : Rosie Pinhas‐Delpuech, la Turquie en mémoire
Écrivaine et traductrice née à Istanbul en 1946, Rosie Pinhas‐Delpuech a traversé les langues, les pays et les cultures, entre la Turquie, la France et Israël. Issue d’une famille judéo‐espagnole, elle a grandi dans une Turquie laïque et républicaine, façonnée par l’héritage d’Atatürk, avant de s’exiler à l’âge de 18 ans. Autrefois forte de plus de 100.000 membres, la communauté juive de Turquie ne compte aujourd’hui qu’environ 14.000 personnes, majoritairement installées à Istanbul. Dans ce contexte de disparition silencieuse, Rosie Pinhas‐Delpuech revient sur son parcours de vie, d’exil et de mémoire.

Épisode 5 : André Cohen, le départ précipité d’Égypte
André Cohen, né à Tanta en 1931, nous ouvre les portes de son passé : d’une enfance imprégnée de culture juive au sein d’une Égypte multiculturelle qui comptait près de 80.000 Juifs à la fin des années 1940, aux signes avant‐coureurs de l’antisémitisme, son arrestation et son départ contraint vers la France. Il offre un témoignage précieux sur une vie basculée, l’intégration dans un nouveau pays et le lien indéfectible, bien que parfois lointain, avec sa terre natale.

Épisode 6 : Michèle et Joseph H., quitter l’Iran après la Révolution islamique
Michèle et Joseph H. viennent de célébrer leurs 50 ans de mariage. Nés à Téhéran en 1947 et 1949, ils ont grandi sous le règne du Shah. Ils racontent une jeunesse paisible, la Révolution islamique, un départ précipité et une nouvelle vie en France. Aujourd’hui, alors que les tensions entre Israël et l’Iran s’aggravent, ils partagent leurs souvenirs, leurs inquiétudes et l’histoire d’un déracinement.

Épisode 7 : Paul Dahan, le Maroc au cœur
Le Maroc a abrité autrefois la plus importante communauté juive du monde arabe, avec près de 265.000 personnes au milieu du XXe siècle. Aujourd’hui, cette communauté s’est considérablement réduite, ne regroupant plus qu’environ 2.000 membres. Le parcours de Paul Dahan, cet enfant du Maroc aux racines juives profondes, illustre cette histoire riche et complexe : celle d’une vie marquée par l’émancipation, l’exil mais aussi un lien indéfectible et un engagement profond envers son pays d’origine.

Épisode 8 : Marc Hallak, quitter un Liban déchiré
Le destin de Marc Hallak, né à Beyrouth en 1965, est inextricablement lié à l’histoire tourmentée du Liban. Alors que la guerre civile (1975−1990) a déchiré le pays, réduisant la présence juive de près de 20.000 individus en 1948 à seulement une vingtaine aujourd’hui, Marc Hallak se fait la voix de cette mémoire. À travers son témoignage, il nous invite à découvrir les réalités de son enfance juive libanaise, le douloureux chemin qui l’a mené loin de ses racines et, aujourd’hui, son combat pour la reconnaissance de ses deuils.