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“Si ton ennemi a faim”
Tenoua
Publié le 1 août 2025

3 min de lecture

À Gaza, des êtres humains ont faim. 
À Gaza, des enfants, des femmes, des hommes, (et, parmi eux, les otages israéliens détenus dans des conditions inhumaines depuis 665 jours), sont désespérément en attente de secours.
À quoi bon parler ici d’idéologies ou de chaînes de culpabilités : quand on fait face à quelqu’un qui a désespérément faim et appelle à l’aide, on le nourrit, avant toute chose.
Ensuite, il s’agira de réfléchir aux fautes, aux torts et aux culpabilités, et même de juger les responsables. Ensuite, plus tard. Aujourd’hui, il faut apporter à manger aux humains qui crient leur détresse.

Dans un article de la revue Daï, la rabbin Bitya Rozen‐​Goldberg le dit ainsi : “Donner à manger est notre premier langage d’humanité. Ce n’est pas seulement maintenir l’autre en vie. C’est lui dire : tu existes.”

Nous aimerions presque nous arrêter là tant c’est simple, pragmatique, évident et surtout, éthique et juif. Mais nous savons que, d’un côté ou de l’autre, on va nous reprocher naïveté, agenda, idéologie, résignation, etc.

Alors nous allons le redire : le Hamas est l’instigateur de la situation insupportable des Palestiniens de Gaza aujourd’hui et hier. Le Hamas est un mouvement terroriste qui a commis à de nombreuses reprises des actes ignobles et, le 7 octobre 2023, un crime contre l’humanité. Le Hamas porte une idéologie que tous doivent combattre, au nom de notre humanité commune. Et c’est précisément parce que nous, à Tenoua, sommes convaincus de ceci que nous dépassons cette question, parce que nous n’avons rien à voir avec eux, que nous rejetons leurs idées, leurs méthodes et leurs crimes. 

Alain Finkielkraut, dans un podcast récent, fait face à un homme qui affirme calmement que tous les Palestiniens sont “des ennemis totalement dépourvus de cette humanité que nous leur prêtons à tort” et qu’“il n'y a pas d'innocents à Gaza”. Le philosophe lui répond que telle est précisément la logique du Hamas : “Le 7 octobre, pour les combattants du Hamas, il n'y avait pas d'Israéliens innocents, il n'y avait que des Juifs voleurs de terre, donc ils pouvaient attaquer et assassiner des soldats, des civils, des femmes, des vieillards, des enfants. On ne doit pas raisonner ainsi.”

Nous voulons redire aujourd’hui cette chose fondamentale : nous ne penserons, n’agirons ni ne nous comporterons jamais comme le Hamas, cet ennemi des Israéliens, des Juifs du monde entier et des Palestiniens qui en sont les premières victimes. Nous ne raisonnerons jamais comme ces cyniques fanatiques. Pourquoi ? parce que, nous disent les Pirké Avot (4,1) “Qui est puissant ? Celui qui maîtrise ses pulsionsCe qui signifie aussi que nous n’accepterons pas qu’au nom de l’État‐​refuge des Juifs, on tolère une crise humanitaire à quelques centaines de mètres de réserves de nourriture. 

Ce n’est un secret pour personne que la rédaction de Tenoua s’oppose à la vision messianiste et suprémaciste du gouvernement actuel d’extrême droite en place en Israël. Ce n’est pas plus un secret que nous sommes sionistes, que nous aimons profondément Israël, son histoire, ses habitants, ses promesses. Nous admirons le courage de ses défenseurs, nous croyons en son avenir et luttons pour son épanouissement, qui ne se fera qu’aux côtés des Palestiniens. Et c’est au nom de la promesse des Prophètes d’Israël que nous disons : “אִם‑רָעֵב שֹׂנַאֲךָ, הַאֲכִלֵהוּ לָחֶם ; וְאִם‑צָמֵא, הַשְׁקֵהוּ מָיִם” 
“Si ton ennemi a faim, donne-lui du pain à manger ; et s'il a soif, donne-lui de l’eau à boire.” (Proverbes, 25,21).

Plus tard, on parlera du reste, de tout le reste.

La Rédaction de Tenoua


Ce dimanche, le calendrier juif marque la date de Tisha beAv, jour du souvenir des grandes catastrophes de notre histoire. Ce jour‐​là, de très nombreux Juifs s’abstiennent de toute nourriture et de toute boisson. Cette année, ce jeûne que certains d’entre nous s’imposent, résonne de façon inédite. 
Un appel à nous tourner tout particulièrement vers ceux qui sont dans la détresse, sans nourriture, sans espoir ou sans réconfort, les populations civiles et les otages affamés dont les visages et les corps nous hantent.
Un appel à réfléchir aussi à tout ce qui exige d’être “nourri” dans le monde, à commencer par notre humanité, et notre espoir d’un autre avenir.

Cette année, Tenoua se joint à une initiative inédite américano‐​israélo‐​française. Aux côtés des communautés de IKAR (Los Angeles), de Central Synagogue (New York), du séminaire Hebrew College (Boston), et de Kehilat Tsion (Jérusalem), nous invitons nos proches, en ce jour de Tisha beAv, à faire un don à une association engagée dans le soutien humanitaire aux civils en détresse.

Nous vous suggérons de soutenir :
IsraAid – une ONG israélienne qui travaille à un niveau international et notamment à Gaza, en partenariat avec des ONG palestiniennes 
ou encore de faire un don à Clean Shelter – une ONG israélo-palestinienne basée en Europe, qui travaille à améliorer les conditions sanitaires et l’approvisionnement en eau aux populations déplacées à Gaza. 

Tenoua