Le Sefer Yetsirah, le Livre de la création, l’un des textes fondateurs de la mystique juive, chaque mois de l’année correspond à une lettre hébraïque, un signe du zodiaque et un membre du corps.
À propos du mois d’Elloul, il est écrit :
המליך אות י” וקשר לו כתר וצר בו בתולה בעולם ואלול בשנה וכוליא שמאל בנפש
« Il fit régner la lettre Youd, lui attacha une couronne, et forma avec elle la Vierge dans le Monde, Eloul dans l’Année, et le rein gauche dans l’Homme. »
Or le rein gauche, dans la tradition juive, ne semble pas a priori être de bon augure : le Talmud (Brakhot 61.A) le décrit comme le lieu de notre part d’ombre :
שְׁתֵּי כְּלָיוֹת יֵשׁ בּוֹ בְּאָדָם, אַחַת יוֹעַצְתּוֹ לְטוֹבָה וְאַחַת יוֹעַצְתּוֹ לְרָעָה. וּמִסְתַּבְּרָא דְּטוֹבָה לִימִינוֹ וְרָעָה לִשְׂמֹאלוֹ,.
« Il y a en l’être humain deux reins : l’un l’incite à faire le bien et l’autre l’incite à faire le mal. Et il est établi : le bien est à sa droite et le mal à sa gauche. »
Pourquoi donc associer cet organe à l’un des mois les plus précieux de l’année juive, le mois de la teshouva ?
Et si c’était, peut‐être, en embrassant nos parts d’ombre que l’on peut vraiment changer ?