9 mois: le bracelet jaune délavé

© Tenoua/ASD

Depuis l’automne, je porte un petit bracelet de perles jaunes de pacotille que ma sœur m’a fabriqué, pour rappeler les otages. Cela fait 9 mois que les hordes du Hamas et leurs complices ont fondu sur les villages autour de la bande de Gaza, 9 mois qu’ils ont assassiné, violé, mutilé, 9 mois qu’ils ont kidnappé des civils et de jeunes soldats.

En 9 mois, ce bracelet, qui ne me quitte pas, a perdu sa couleur. Délavé par le temps qui passe, délavé par les larmes, délavé par l’indécence des affiches arrachées et des relativisation du massacre, par l’indifférence presque totale que subissent les otages et leurs familles. 

À mesure que fanent les perles de mon bracelet, les nouvelles des otages se font plus rares. Si la vague de libérations négociées fin novembre avait suscité une vraie espérance, les familles sont aujourd’hui plus désespérées que jamais. Des manifestations se tiennent presque quotidiennement en Israël pour demander un accord et le retour des otages. Mais les récits de ceux qui sont revenus glacent d’effroi et font grandir l’inquiétude chaque jour qui passe.

Il faut absolument parler, bien sûr, de ce qui se passe à Gaza, des bombardements massifs, des morts par dizaines de milliers, de l’effondrement humanitaire. En parler comme il faut parler chaque jour des otages, de ces gens qui n’avaient rien demandé, des familles, des enfants, des vieux, des gamines tout juste majeures, enlevés dans des kibboutz pacifistes, sur le terrain d’un festival de musique ou pendant leur service militaire, de ces gens que le Hamas a choisi d’utiliser, comme il utilise la population de Gaza, comme de vulgaires arguments de négociation. 

Les perles jaunes peuvent bien se décolorer, le bracelet reste là. Chaque jour, je le vois, je pense à ces otages et je prie pour que se termine cette guerre terrible et que leur soit enfin rendue la liberté. Chacun de leurs noms est écrit en bas de cet article

ברוך אתה ה״ מתיר אסורים
Béni sois-Tu, Éternel, qui délivres les captifs
עכשיו בבקשה
Maintenant, s’il te plaît.

Des plus de 250 personnes enlevées le 7 octobre, 116 ont été libérées.
Fin octobre, quatre otages avaient été libérées “pour raisons humanitaires”: Judith et Natalie Raanan, Yocheved Lifshitz et Nurit Cooper.
Une otage s’est évadée et a été secourue par Tsahal, c’est Ori Megidish, rentrée en Israël le 30 octobre.
Fin novembre, 19 Thaïlandais et un Philippin sont libérés en vertu d’accords entre leurs pays et le Hamas avec l’aide du Qatar et de l’Égypte.
Les négociations et accords de fin novembre ont permis la libération de 85 autres otages parmi lesquels 41 enfants.
Deux hommes, Norberto Louis Har et Fernando Simon Marman, ont été exfiltrés de Rafah par Tsahal le 12 février, et un groupe de quatre otages, Noa Argamani, Almog Meir Jan, Andrey Kozlov et Shlomi Ziv a été libéré de Nuseirat le 8 juin.
Enfin, l’armée israélienne est parvenue à ramener en Israël les corps de 19 personnes mortes en captivité ou assassinées le 7 octobre et dont les corps avaient été emmenés à Gaza (parmi ces 19, trois hommes tués par erreur par l’armée israélienne à Shejaiya en décembre).

Tous les autres sont encore otages, morts ou vivants, parmi lesquels Ariel Bibas, 4 ans et son petit frère Kfir, 9 mois au moment de son enlèvement, ou encore Liri Albag et Tamir Nimrodi, tout juste 18 ans. S’y ajoutent quatre Israéliens otages depuis avant le 7 octobre: Avera Mengitsu (depuis 2014), Hadar Goldin et Oron Shaul (dont les cadavres sont retenus depuis 2014) et Hisham al-Sayed (otage depuis 2015).
Aujourd’hui, les otages sont de 22 nationalités différentes. Malgré le manque d’informations, on considère que seuls 74 des 116 otages sont toujours en vie. 

Voici les noms des 120 otages retenus à Gaza par le Hamas et ses complices: 
Tamir Adar, Hisham al-Sayed, Kaid Farhan al-Qadi, Mohammad Alatrash, Liri Albag, Edan Alexander, Matan Angrest, Karina Ariev, Aviv Atzili, Sahar Baruch, Uriel Baruch, Ohad Ben-Ami, Agam Berger, Gali Berman, Ziv Berman, Ariel Bibas, Kfir Bibas, Shiri Bibas, Yarden Bibas, Elkana Bohbot, Rom Braslavski, Kiril Brodski, Yagev Buchstab, Ofer Calderon, Tal Chaimi, Itay Chen, Eliya Cohen, Nimrod Cohen, Amiram Cooper, Ariel Cunio, David Cunio, Shaked Dahan, Emily Damari, Alexander Dancyg, Oz Daniel, Ori Danino, Evyatar David, Sagui Dekel-Chen, Itzik Elgarat, Ronen Engel, Carmel Gat, Daniella Gilboa, Guy Gilboa Dalal, Manny Goddard, Hersh Goldberg-Polin, Hadar Goldin, Oren Goldin, Romi Gonen, Maya Goren, Ran Guili, Gadi Haggai, Inbar Haiman, Asaf Hamami, Maxim Herkin, Eitan Horn, Yair Horn, Tsachi Idan, Guy Iluz, Bipin Joshi, Segev Kalfon, Ravid Katz, Ofra Keidar, Bar Kupershtien, Surasak Lamnau, Shay Levinson, Eitan Levy, Naama Levy, Or Levy, Oded Lifshitz, Alexander Lobanov, Shlomo Mansour, Eliyahu Margalit, Avera Mengistu, Yoram Metzger, Omri Miran, Joshua Mollel, Eitan Avraham Mor, Gadi Moses, Avraham Munder, Pinta Nattapong, Omer Neutra, Tamir Nimrodi, Sonthaya Oakkharasr, Yosef Chaim Ohana, Alon Ohel, Avinatan Or, Dror Or, Daniel Perez, Chaim Peri, Nadav Popplewell, Sudthisak Rinthalak, Lior Rudaeff, Yonatan Samerano, Almog Sarusi, Bannawat Seathao, Eli Sharabi, Yossi Sharabi, Oron Shaul, Omer Shem Tov, Tal Shoham, Idan Shtivi, Keith Siegel, Doron Steinbrecher, Sathian Suwankam, Itay Svirsky, Pongsak Thenna, Sasha Troufanov, Sriaoun Watchara, Judith Weinstein, Ilan Weiss, Omer Wenkert, Yair Yaakov, Tomer Yaakov-Achimas, Ohad Yahalomi, Arbel Yehud, Eden Yerushalmi, Aryeh Zalmanovich, Matan Zangauker, Hamza Ziadna, Yousef Ziadna.

Toutes les données sont disponibles sur
– le site de Blue Ribbons
– le site du Forum des familles des otages et disparus
– la section dédiée du site de Haaretz
– la section dédiée du site du Times of Israel