Le Lab Liquidation du ghetto de Varsovie – Document: le rapport Stroop
En mai 1943, le Waffen-SS Jürgen Stroop produit un rapport dactylographié de 125 pages sur la liquidation du ghetto de Varsovie, destiné à être un “album-souvenir” pour Heinrich Himmler. Ce document contient une cinquantaine de clichés photographiques pris par le service de propagande nazi. Le “rapport Stroop” a servi de preuve à charge lors du procès de Nuremberg. Parmi les clichés qui s’y trouvent: la photo devenue emblématique du “petit garçon de Varsovie”, les bras levés.
En mai 1943, le Waffen-SS Jürgen Stroop, commandant des forces allemandes qui liquidèrent le ghetto de Varsovie, produit un rapport écrit de 75 pages titré “Il n’y a plus de quartier juif à Varsovie”. Commandé par Friedrich-Wilhelm Krüger, chef suprême de la SS et de la police en Pologne, et conçu comme un album-souvenir pour Heinrich Himmler, ce rapport se compose de trois parties: un résumé des opérations menées par les SS, une collection de tous les communiqués quotidiens envoyés à Krüger, auxquels s’ajoute un “rapport photographique” d’une cinquantaine de pages comportant des dizaines de photos.
Deux copies du rapport, celles conservées par les Américains (celle de Himmler) et les Britanniques (celle de Stroop), furent présentées par le procureur Jackson à l’ouverture du procès de Nuremberg en 1945 sous la référence “preuve des États-Unis 275”. Si l’officier SS Franz Konrad a avoué avoir pris certaines des photographies, il est impossible de savoir qui, précisément, au sein du Propaganda Bäumen nr.689, a pris chaque cliché.
Bien qu’étant initialement des outils de propagande, ces photographies sont des archives extrêmement importantes en ce qu’elles constituent les seuls documents photographiques de l’intérieur du ghetto de Varsovie durant le soulèvement et la liquidation, à l’exception d’une cinquantaine de clichés pris par un pompier polonais, Zbigniew Leszek Grzywaczewski.
Avertissement aux lecteurs Nous avons choisi de vous présenter ici la troisième partie du rapport Stroop, avec les photographies dans l’ordre et la mise en page de la copie du rapport conservée par les Archives nationales des États-Unis (NARA) – les copies diffèrent légèrement dans l’agencement des textes et les photographies –, en traduisant de l’allemand les légendes, parfois descriptives, souvent odieusement cyniques et antisémites, qui les accompagnent. Les images et les textes en légende peuvent être très perturbants.