Les toits verts sont apparus en tant qu’agents de réduction des perturbations humaines en environnement urbains. Les toits verts, des toits qui supportent un substrat favorable à la culture des plantes, une flore et une faune, peuvent être extensifs. Cela signifie qu’ils ont de préférence un substrat relativement superficiel (jusqu’à 15 cm de profondeur), ne sont pas irrigués et sont pérennes; ou ils peuvent être intensifs, c’est-à-dire avec un substrat plus profond, bénéficiant d’une irrigation et demandent un travail d’entretien soutenu. Au cours des dernières décennies, les toits verts se sont répandus dans les pays occidentaux tempérés et ont prouvé tous les bénéfices environnementaux qu’ils pouvaient apporter, notamment :
-ils retiennent les eaux d’averses et réduisent ainsi les risques d’inondations en zones urbaines,
-ils procurent une bonne isolation et permettent ainsi de réduire la consommation et les coûts d’énergie pour réchauffer ou rafraîchir les bâtiments,
-ils réduisent les îlots de chaleur urbains notamment parce qu’ils retiennent moins la chaleur que des toits classiques,
-ils augmentent la durabilité de l’imperméabilité des toits en les protégeant des radiations UV,
-ils ont une valeur esthétique pour les habitants des zones urbaines,
-ils peuvent devenir des espaces agricoles et permettre ainsi la réduction des coûts énergétiques et économiques liés à l’approvisionnement alimentaire des villes,
-ils fournissent à la faune et à la flore un habitat dans des espaces urbains qui ont été vidés de toute biodiversité.
L’idée que ces toits verts pourraient aussi apporter tous leurs bénéfices environnementaux dans des zones arides et semi-arides a longtemps été négligée. Pire, si le développement et le succès des toits verts a été initié par des architectes, des ingénieurs et des horticulteurs, ce n’est que récemment que les écologistes ont commencé à s’y impliquer réellement et à utiliser les grands principes écologiques pour promouvoir la création et la pérennisation d’une biodiversité riche et durable sur les toits verts. Le Centre écologique des toits verts Peter et Gyongyver Kadas à l’Université de Haïfa, en israël, est le premier de ce genre au Moyen-Orient. Nous devons l’initiative de ce projet à la donatrice du centre, le Docteur Gyongyver Kadas qui avait écrit sa thèse de doctorat sur les facteurs affectant la biodiversité – tant végétale qu’animale – sur les toits verts. Le Dr Kadas avait la profonde conviction que des toits verts durables et riches en biodiversité pouvaient être réalisés en milieu aride.
Notre centre, le Kadas Green Roof Ecology Center, fondé en 2012, œuvre à la fois à promouvoir l’idée d’établir des toits verts un peu partout en israël et au Moyen-Orient, et à mener des programmes de recherche sur tous les aspects environnementaux des toits verts, avec un accent particulier sur la création de toits favorisant une biodiversité riche. La faculté et des équipes de plusieurs universités travaillent, aux côtés de doctorants et de chercheurs en postdoc, à réaliser ces buts. Actuellement, nous menons des recherches dans les domaines suivants :
-Comment la richesse des espèces végétales autochtones originelles, le type de substrat de culture, et la présence ou l’absence d’une strate de drainage peuvent contribuer aux bénéfices environnementaux, notamment une biodiversité pérenne et la prévention de la colonisation par des plantes exogènes invasives.
-En quoi l’hétérogénéité environnementale peut contribuer à l’enrichissement des espèces sur les toits verts.
-Les interactions de plante à plante, notamment entre les sedums – « plantes succulentes » (aussi appelées « plantes grasses ») – et les plantes annuelles.
-Les interactions entre le type de substrat et les eaux usées dans leur impact sur certaines plantes et la purification de l’eau.
-Les interactions mutuelles potentielles entre les cellules photovoltaïques et les toits verts. La présence de cellules photovoltaïques sur certaines parcelles de toits verts pourraient en effet augmenter l’humidité et l’hétérogénéité des radiations solaires, ayant pour effet d’augmenter la diversité et la biomasse des plantes. Les toits verts pourraient réduire la température des toits et rendre ainsi les cellules photovoltaïques plus efficaces. Sur ce projet, nous collaborons avec le département environnemental du Parlement israélien (« la Knesset verte »).
Pour en savoir plus, visitez kadasgre.haifa.ac.il
Traduit de l’anglais par Antoine Strobel-Dahan
À quoi sert le KKL ?
Cette question s’est posée il y a plus de cent ans à Théodore Herzl qui a voulu acheter des terres en Palestine dans le but de créer un État. Il s’est alors tourné vers des mécènes et vers les fidèles juifs avec la fameuse boîte bleue que tout le monde connaît. Puis, à la veille de la création de l’État, Ben Gourion a lancé la phase de construction: sur chaque terrain, on a installé un village. La période contemporaine qui dure déjà depuis 30 ans est celle des grands projets: construction de routes, plantation de forêts, espaces de loisirs et le développement du désert (dessalement d’eau de mer notamment). Selon la Torah, l’homme doit « travailler » mais aussi « conserver » la terre. Et c’est ce que nous faisons: nous faisons de la recherche et du développement mais mettons aussi toute notre énergie à préserver la vie.
On connaît bien les arbres du KKL.
Pourquoi planter des arbres en Israël ?
Je veux vous parler de Zeev Yavets. En 1886, à Zikhron Yaakov, ce rabbin et instituteur emmène ses étudiants planter des arbres pour fêter Tou Bishvat. Il demande alors au baron de Rothschild. Yavets se base sur nos textes: Dieu, puis tous les grands hommes bibliques plantent, Abraham, Noé, les prophètes… D’ailleurs l’arbre a failli devenir le symbole de l’État d’Israël au lieu de la menorah. Durant 2000 ans, les juifs ont parlé de revenir et de planter, pour se replanter sur leur terre. L’arbre a toujours été le meilleur compagnon du peuple juif.
À qui s’adresse le KKL en France ?
D’abord, il faut savoir que depuis sa création, le KKL a planté plus de 240 millions d’arbres. Quand on plante des arbres dans le désert et que cela adoucit le climat, on ne plante pas pour les uns ou pour les autres, mais pour tous ceux qui sont là, juifs ou non juifs, religieux ou non. Nous plantons près des villages juifs, druzes ou arabes, dans les zones des Bédouins, et tous les hommes de cette terre en bénéficient: l’arbre, quand il émet son oxygène, ne regarde pas qui est l’homme devant lui. Donc ici en France, nous nous adressons à toute la communauté juive et même au-delà, à tous ceux qui croient à la vertu de planter des arbres.