Le mois de Nissan est le premier mois de l’année selon le récit biblique, mais aussi selon le sefer Yetsirah, « le Livre de la création ».
Dans ce texte court et profond, l’un des plus anciens écrits de la mystique juive, à chaque mois de l’année hébraïque correspond une lettre de l’alphabet. À propos de Nissan, il nous raconte :
« Dieu a produit le Hé ה, prédominant dans la parole, couronné, combiné et formé le Bélier dans le monde, Nisan dans l’année, et la main droite de l’homme et de la femme. »
La parole est bien à l’honneur, en ce mois de printemps, car c’est bien ce qui sort de la bouche, le « récit de soi », qui sera au coeur de la fête que nous célébrons ce mois‐ci : Pessah, ou, pour reprendre le jeu de mot proposé par le Ari Z’l, le célèbre kabbaliste de Sfat au 16e siècle, dans son livre Pri Etz Haim (le fruit de l’arbre de vie, Porte‐ Chapitre des convocations saintes, chap. 4):
Peh-Sa’h : La bouche parle.
En quoi raconter l’histoire, à travers la Haggadah (le récit) de la sortie d’Egypte comme si elle nous était arrivée personnellement, peut‐il être libérateur pour nous aujourd’hui ?